mardi 18 mai 2010

OGM Pour mieux vous aider à consommer !!!

Depuis une réglementation européenne de 2004, les produits qui contiennent plus de 0,9% d'OGM doivent être étiquetés. Ainsi, vous pourrez lire par exemple : « sirop de maïs issu de maïs génétiquement modifié ». Mais il est peu probable que cela vous arrive. Sur 80 000 produits alimentaires commercialisés en France, seule une trentaine sont étiquetés « OGM ». Il s'agit essentiellement de produits importés des Etats-Unis ou d'huiles de soja.

Malheureusement, cela ne veut pas dire qu'il suffit d'éviter ces produits pour être certain de ne pas manger d'OGM. D'abord, parce que le produit que vous achetez peut contenir moins de 0,9% d'OGM (ce qui ne nécessite donc pas d'étiquetage obligatoire). Ensuite, parce que les OGM arrivent dans nos assiettes via la nourriture animale. Comment ?

80% des animaux d'élevage consomment des OGM, principalement du soja importé du continent américain. Nos vaches, nos cochons, nos volailles… sont presque toujours nourris aux OGM. Les produits issus de leur élevage peuvent donc contenir des OGM. Or, la réglementation sur l'étiquetage n'impose pas d'indiquer si ces produits proviennent d'animaux élevés ou non aux OGM. Nous n'avons donc aucun moyen de savoir si la viande, le lait, les œufs et tous les produits dérivés (yaourts, biscuits…) que nous achetons contiennent ou non des OGM. Nous consommons donc forcément des OGM de manière indirecte. Par le biais de l'alimentation animale, les OGM entrent dans la chaîne alimentaire.

Pour éviter cela, il faudrait que l'étiquetage précise clairement si un produit est issu d'une filière non-OGM. Le consommateur pourrait ainsi savoir si la viande, le lait, les œufs, etc. qu'il achète sont issus d'animaux élevés ou non avec des OGM.
Un premier pas a été fait en mai 2009. Le Conseil National de la Consommation a admis que les industriels de l'agro-alimentaire qui avaient fait le choix du « sans OGM » pouvaient le signaler via l'étiquetage. La mention « Animaux nourris sans utilisation d’OGM » pourra être apposée sur la viande, les œufs et les produits laitiers issus de filières excluant l’alimentation à base d'OGM.
Greenpeace prend acte avec satisfaction de cet avis qui devrait permettre de pérenniser les filières sans OGM et d’orienter la demande vers ces produits. Mais il faut aller plus loin. Il faut rendre obligatoire l’étiquetage de tous les produits issus d’animaux nourris avec des OGM et renoncer à nourrir les animaux d'élevage aux OGM.

En attendant, il n'existe que deux moyens pour éviter les OGM dans les produits provenant d'animaux :

- consommer des produits « bio » (puisque le cahier des charges de l'agriculture « bio » exclut les OGM)

- utiliser notre « Guide des produits avec ou sans OGM » que nous mettons à jour régulièrement depuis 1998 (la dernière version date de 2009).

http://guide-ogm.greenpeace.fr/guide

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http://www.protegelaforet.com/

Marée noire en Louisiane : la fuite en avant vers les fossiles

Il pourrait s’agir de la plus grave catastrophe écologique de toute l’histoire des USA, pire encore que la marée noire de l’Exxon Valdez en 1989 où 800 kilomètres de côtes avaient été souillés.

Le jeudi 22 avril, une énorme explosion d’origine inconnue a fait sombrer une plateforme pétrolière, propriété de Transocéan, exploitée pour le compte du groupe pétrolier BP. Cette plateforme située à environ 80 kilomètres des côtes de Louisiane forait à environ 1500 mètres de profondeur. Les systèmes et vannes de sécurité censés éviter le pire et bloquer la fuite sous-marine du forage n’ont pas fonctionné. Ce sont désormais environ 800 000 litres de pétrole qui s’échappent tous les jours, l’équivalent de 5000 barils, qui forment aujourd’hui une nappe d’environ 74 000 kilomètres carré soit la superficie combinée des régions françaises Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. La nappe se situe aujourd’hui à environ 40 kilomètres des côtes de Louisiane.



Il semble aujourd’hui inéluctable que la nappe touche prochainement les côtes américaine. Quatre Etats sont potentiellement concernés. Au-delà des milieux marins et de sa biodiversité – cachalots, poissons, crustacés, parc à huitres, oiseaux marins, etc.- durement affectés, si l’on ne parvient pas à contenir l’avancée de la marée noire, les impacts sur les écosystèmes côtiers vont aussi être absolument dramatiques et de très long terme. On a à faire à des écosystèmes très fragiles, particulièrement en Louisiane avec des zones de Mangroves, où poussent des palétuviers –arbres qui « respirent » par les racines- également des zones de marais –les bayous- formant des milieux naturels totalement exceptionnels.

Le désastre est maintenant inéluctable, puisque la fuite ne sera pas colmatée avant plusieurs semaines et que la nappe avance très rapidement. BP a mobilisé des moyens lourds mais lents : des robots tentent de fermer les vannes sans y parvenir, on évoque la possibilité de mettre en place une immense « cloche » pour stopper l’évolution de la nappe, ou enfin de procéder à un nouveau forage sous marin pour diminuer la fuite. Les autorités ont même commencé à bruler certaines parties de la nappe ce qui va dégager dans l’atmosphère d’immenses quantités de gaz à effet de serre, des retombées de suie, etc.

Cette –énième- catastrophe pose bien évidement la question de ces forages offshore, extrêmement nombreux dans le golf du Mexique. Mais il pose surtout la question de la fuite en avant des groupes pétroliers et des Etats qui les soutiennent par leurs politiques énergétiques et climatiques. Les groupes pétroliers comme BP et certains Etats se sont engagés dans une course folle vers de nouvelles ressources pétrolières et sources d’énergies fossiles, conventionnels ou non, avec le pétrole des sables bitumineux d’Alberta, les forages pétroliers offshore prévus en Arctique, etc.

Le Président OBAMA a par exemple décidé le 30 mars dernier l’ouverture de vastes étendus des eaux territoriales américaines de l’océan atlantique à de nouveaux forages gaziers ou pétroliers offshore. Le prochain test du nouveau plan pétrolier d’OBAMA devrait voir le jour avec un forage offshore à 50 miles -80 kilomètres- des côtes de la Virginie, soit la même distance séparant la plateforme de BP des côtes de Louisiane.

Derrière les grands discours faits la main sur le cœur sur la nécessité de changer de modèle énergétique, d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre pour freiner les changements climatiques, l’échec de Copenhague et les décisions en matière d’orientations énergétiques montrent que les leaders mondiaux n’ont toujours pas pris la mesure des risques et des réels enjeux –dont cette marée noire n’est que la face émergée- du « tout énergie fossile ».