mardi 15 décembre 2009

Copenhague : la négociation entre dans les arrêts de jeu, il est temps de marquer

Copenhague, le 13 décembre 2009 – À mi-parcours des négociations, Greenpeace estime que la première semaine de négociations n’a fait que cristalliser les oppositions. Guère surprenant. L’arrivée des ministres puis celle des chefs d’État devrait impulser une nouvelle dynamique. Reste à voir si celle-ci sera vertueuse ou non.



« Partout dans le monde, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour réclamer un accord juridiquement contraignant, juste et ambitieux, alors que les météorologues viennent de confirmer que se termine tout juste la décennie la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, déclare Pascal Husting. Les dirigeants du monde viennent-ils pour régler le problème ou poser sur une énième photo de famille ? »



Des objectifs de réduction drastiques des émissions

Pour être un succès, l’accord de Copenhague doit permettre de maintenir l’augmentation des températures sous la barre de 2° C, ce qui implique de drastiques réductions des émissions de gaz à effet de serre. Alors que les grands pays émergents affichent des ambitions prometteuses, pour l’instant, le groupe des pays industrialisés propose une fourchette de 10 à 17 % quand les dernières études scientifiques appellent à une réduction de 40 %.



« Les pollueurs historiques nient leur responsabilité. Dans ces conditions, comment demander aux pays en développement de prendre des engagements ambitieux ?, déclare Karine Gavand. Barack Obama ne doit pas venir les mains vides. Et Nicolas Sarkozy doit passer des discours incantatoires aux actes. »



De l’argent pour soutenir les pays en développement

On le sait, un minimum de 110 milliards d’euros par an est nécessaire pour soutenir les pays en développement face aux changements climatiques mais aussi… pour débloquer les négociations à Copenhague.



« L’argent doit venir des pollueurs historiques. L’Europe ou les Etats-Unis nous vendent déjà comme une grande victoire le fait qu’ils daignent ouvrir leur porte-monnaie pour les trois prochaines années. Rien sur le plus important, l’après 2012, reprend Karine Gavand. Ils offrent royalement le pourboire alors qu’ils refusent de pays l’addition Le dérèglement du climat ne va pas s’arrêter dans trois ans. Les flux financiers doivent en faire autant. »



Zéro déforestation d’ici à 2020

Le mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et la dégradation forestière (connu sous l’acronyme REDD) ne sera satisfaisant qu’avec un arrêt total de la déforestation tropicale pour 2020, une comptabilisation nationale des émissions et un financement assuré par les pays industrialisés à hauteur d’au moins 30 milliards d’euros chaque année.

Aujourd’hui, le texte qui est sur la table ne contient plus aucun objectif chiffré de réduction de la déforestation. Et une minorité de pays dont les États-Unis bloquent un accord sur une comptabilisation nationale des émissions.



« Scientifiques et économistes s’accordent pour dire que la réduction de la déforestation est le moyen le plus rapide et efficace de régler 20 % du problème des changements climatiques, déclare Jérôme Frignet. Les négociateurs vont-ils être les seuls à l’ignorer ? »

mardi 27 octobre 2009

Borloo chapion de l'hypocrisie !!

Exportations de matières nucléaires en Russie : l’Arctic Sunrise, le navire de Greenpeace, arrive demain au Havre




Le Havre, le 26 octobre 2009 – Devant l’inaction de Jean-Louis Borloo et de Chantal Jouanno, qui laissent Areva exporter en toute impunité des matières radioactives en Russie, Greenpeace réagit : l’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace, arrivera demain mardi 27 octobre, en fin de matinée, dans le port du Havre (Seine maritime).



« Il est intolérable que les industriels du nucléaire EDF et Areva continuent en toute impunité leur trafic, alors que les responsables politiques ont reconnu que ces entreprises mènent leurs activités dangereuses sans transparence, déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie/Nucléaire de Greenpeace France. Nous avons demandé au ministre Jean-Louis Borloo d’appliquer le principe de précaution et de décréter un moratoire immédiat sur ces exportations de matières nucléaires, le temps qu’aboutissent les enquêtes qu’il a lui-même commanditées. Mais il fait la sourde oreille et refuse de prendre ses responsabilités. Greenpeace va donc tout mettre en œuvre pour s’opposer à la poursuite de ces trafics. »



Cette semaine, deux navires susceptibles d’embarquer des matières nucléaires sont attendus au Havre, chacun pour une escale de 24 heures, avant de repartir pour Saint-Pétersbourg : le Kapitan Mironov devrait arriver jeudi 29 octobre tôt le matin, et le Kapitan Lus, vendredi 30 octobre.



Selon les informations de Greenpeace, il y a de fortes chances qu’Areva utilise au moins l’un de ces deux navires pour expédier en Russie de nouveaux containers de matières radioactives.



Greenpeace vous convie à un point presse à bord de l’Arctic Sunrise

Port du Havre, quai Herman Duspaquier

mercredi 28 octobre à 14h30.



« Depuis des années, Areva prétend envoyer de l'uranium en Russie pour le transformer afin de le réutiliser, alors qu’en réalité la majeure partie de cette matière est tout simplement abandonnée là-bas. Cet uranium doit donc être considéré comme un déchet, reprend Yannick Rousselet. Ce trafic dure depuis plus de trente ans dans l’opacité la plus totale. Le Haut comité sur la transparence a raison d’exiger la publication par les exploitants des inventaires et flux des matières et déchets nucléaires. Les responsables politiques doivent cesser de laisser les industriels faire ce qu’ils veulent sans contrôle démocratique. »



Sur son site www.greenpeace.fr, Greenpeace appelle les citoyens à envoyer un email à Jean-Louis Borloo pour lui réclamer un moratoire immédiat sur ces transports.



Matières nucléaires : confusion totale, scandales en série…

Le stockage de déchets radioactifs en Russie et la découverte de dizaines de kilos de plutonium « oubliés » sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône) défraient la chronique depuis deux semaines.



Jean-Louis Borloo s’est décidé à saisir le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN). Le 19 octobre, ce Haut comité a demandé l’inventaire global des matières et déchets produits dans le cycle du combustible nucléaire. Il va également mener une investigation et auditionner les industriels, pour rendre ses conclusions en janvier 2010.

vendredi 23 octobre 2009

Nucléaire !!!

Exportation de matières nucléaires : un navire s’apprête à quitter le Havre pour la Russie. Areva continue son trafic…




Le Havre, le 23 octobre 2009 – Greenpeace dénonce le départ imminent d’un navire affrété par Areva, qui s’apprête à quitter le port du Havre (Seine Maritime) en direction de la Russie , afin d’y exporter une nouvelle cargaison de matières nucléaires, sans qu’ait été élucidée la question du devenir de ces matières qui défraie la chronique depuis une dizaine de jours.



« Tôt ce matin, une série de containers contenant de l’uranium a été chargée sur le Kholmogory, un navire russe qui s’apprête à prendre la mer en direction de Saint-Pétersbourg, témoigne Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie/Nucléaire de Greenpeace France, depuis le port du Havre. Il est intolérable que les industriels du nucléaire EDF et Areva continuent en toute impunité leur sale business, alors que les responsables politiques ont reconnu que ces entreprises mènent leurs activités dangereuses sans transparence. »



Au lendemain des scandales concernant le stockage de déchets nucléaires français en Russie et la découverte de kilos de plutonium "perdus" à Caradache, Greenpeace demande à Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno de décider d’un moratoire sur les exportations de matières nucléaires le temps que toute la lumière soit faite et qu’aboutissent les enquêtes en cours, c’est-à-dire :

- l’inventaire global des matières et déchets produits dans le cycle du combustible nucléaire demandé par le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN), qui s’est réuni le 19 octobre, saisi par Jean-Louis Borloo ;

- les auditions et l’investigation que va mener ce Haut comité, qui devra rendre ses conclusions en janvier 2010 ;

- les auditions des responsables de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), d’Areva, de l’Andra, organisées à l’Assemblée nationale, qui pourrait lancer une commission d’enquête parlementaire sur la filière nucléaire ;

- l’enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Aix-en-Provence suite à la découverte des dizaines de kilos de plutonium sur le site de Cadarache.



Le nucléaire : l’impossible transparence

Depuis dix jours, Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno tentent d’obtenir des informations et des explications claires concernant la gestion et les exportations de déchets de la part d’EDF, d’Areva, du CEA… Sans succès. La question de la démocratie et du pouvoir de décision en matière nucléaire est posée.



« Depuis des années, Areva prétend envoyer de l'uranium en Russie pour le transformer afin de le réutiliser, alors qu’en réalité la majeure partie de cette matière n’est pas réutilisée. Voilà pourquoi nous considérons cet uranium comme un déchet, explique Yannick Rousselet. Ce trafic dure depuis plus de trente ans, ces déchets vont et viennent dans l’opacité la plus totale. Le Haut comité sur la transparence a raison d’exiger la publication par les exploitants des inventaires et flux des matières et déchets nucléaires. Les responsables politiques doivent cesser de laisser les industriels faire ce qu’ils veulent sans contrôle démocratique. »



Ce que demande Greenpeace

- Le ministre du Développement durable et de l’Énergie Jean-Louis Borloo et la secrétaire d'État à l'Écologie Chantal Jouanno doivent décider un moratoire sur les exportations de matières nucléaires le temps qu’aboutissent les enquêtes en cours.

- EDF, Areva et le CEA doivent publier avec précision les données sur l’ensemble des flux de toutes les matières nucléaires : où elles se trouvent, dans quelles quantités, sous quelle forme, quels sont les flux et la destination de ces matières, etc.

jeudi 15 octobre 2009

URGENCE !!!!!

http://energie-climat.greenpeace.fr/des-dizaines-de-kilos-de-plutonium-perdus-a-cadarache

Des dizaines de kilos de plutonium perdus à Cadarache !
Plusieurs dizaines de kilos de plutonium ont été perdus sur un site du Commissariat à l’Energie Atomique de Cadarache. L’Autorité de Sûreté Nucléaire vient d’ordonner l’arrêt des opérations de démantèlement en cours sur ce site, estimant que « la situation présente un risque grave et imminent ». Greenpeace dénonce l’une des situations les plus graves et les plus critiques que l’on ait pu rencontrer dans une installation nucléaire depuis longtemps.



Que s’est-il passé exactement à Cadarache ? Le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) y démantèle actuellement une usine de fabrication de combustible Mox, un mélange d’uranium appauvri et de plutonium. Le 6 octobre, elle informe l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qu’elle a découvert l’existence de plusieurs dizaines de kilos de plutonium perdus dans l’usine. En réalité, le CEA Cadarache est au courant depuis le mois de juin, mais a attendu plusieurs mois avant de prévenir l’ASN !

Mercredi 14 octobre, celle-ci exige l’arrêt des opérations de démantèlement de l’usine. Elle affirme que « la situation présente un risque grave et imminent » et qu’Areva, qui exploite ce site, « n’est pas en mesure de démontrer l’exactitude des inventaires comptables de matières fissiles présentes ». L’ASN estime que la quantité totale de plutonium en question pourrait s’élever à près de 40 kilos !

Pour Greenpace, cela signifie qu’Areva et le CEA reconnaissent leur incapacité à gérer leur plutonium qu’ils laissent traîner par kilos. Rappelons que quelques microgrammes suffisent à déclencher un cancer mortel des poumons ou des voies respiratoires et que 7 à 8 kg de plutonium permettent de confectionner une bombe nucléaire de la puissance de celle utilisée à Nagasaki en 1945, trois jours après Hiroshima. Comment est-il imaginable que l’on découvre dans un vieil atelier de quoi fabriquer environ cinq bombes nucléaires ?

« Nous estimons que la découverte, à Cadarache, de plusieurs kilos de plutonium ayant échappé à tout inventaire constitue une des situations les plus graves et les plus critiques que l’on ait pu rencontrer dans une installation nucléaire depuis longtemps. C’est tout simplement hallucinant », déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie/Nucléaire à Greenpeace France.
Après les révélations sur l’uranium de retraitement abandonné en Russie, ce nouveau scandale montre l’urgence à abandonner le nucléaire. Il représente une menace pour l’humanité. Nous le répétons depuis près de quarante ans. Qu’attend l’Etat français pour en prendre acte ?

lundi 7 septembre 2009

Greenpeace appellent à une mobilisation artistique et militante pour les vins français

Spencer Tunick et Greenpeace appellent à une mobilisation artistique et militante pour les vins français




Paris – New York, le 3 septembre 2009. Pour la première fois, Greenpeace France et le célèbre artiste américain Spencer Tunick invitent des centaines de figurants à participer nus à une installation humaine incarnant la vulnérabilité de l’homme face aux changements climatiques. La performance aura lieu le 3 ou le 4 octobre prochain dans un grand vignoble du sud de la Bourgogne. Les impacts des changements climatiques se font déjà sentir partout dans le monde, notamment en France sur les terroirs et les vignes.



Les volontaires peuvent d’ores et déjà s’inscrire sur www.greenpeace.fr/tunick



« Si nous n’agissons pas - ici et maintenant -, l’homme et l’ensemble de son patrimoine culturel sont à terme condamnés ! déclare Pascal Husting, directeur de Greenpeace France. Fleurons de ce patrimoine commun, les terroirs français subissent déjà les conséquences des changements climatiques. Il appartient à chacun d’entre nous de faire entendre sa voix -ou de faire parler son corps - pour presser les politiques d’agir…Le travail extraordinaire de Spencer Tunick permettra de sensibiliser de nombreuses personnes, citoyens et politiques, en France comme partout dans le monde ! »



Pour Spencer Tunick, « Vignes mais aussi maïs, blé, riz… Partout dans le monde, les changements climatiques menacent la durabilité de notre agriculture. La Nature est sur le point de rendre les armes face à la violente domination de l’Homme. Aujourd’hui, à l’heure où le monde se transforme en une jungle de béton, nous oublions parfois ce lien étroit qui existe entre notre corps et la Terre. À travers mon art, j’espère attirer l’attention sur la vulnérabilité de notre existence et sur ce lien singulier qui relie les êtres humains aux aliments qu’ils consomment, pour leur plaisir ou pour leur survie. ».



Les installations de Spencer Tunick interrogent depuis 15 ans la relation entre l’homme et son environnement. Au cœur de sites naturels ou urbains, l’artiste a organisé plus de 75 mises en scène à travers le monde, réunissant à chaque fois des centaines ou milliers de volontaires posant nus. En 2007, Spencer Tunick a réalisé une intense illustration du lien tragique entre l’homme et le climat en faisant poser 600 personnes sur le glacier Aletsch, le plus grand d’Europe.



Au-delà d’un réchauffement de 2°C, la France subira un grave déplacement géographique de ses écosystèmes, qu’ils soient cultivés ou naturels, et une rupture dans la pérennité de sa production agricole. Les changements climatiques annoncent donc une sérieuse remise en question des terroirs... «Précocité des vendanges, grêles et chaleur à répétition, les effets des changements climatiques ne sont pas une fiction pour les viticulteurs !, explique Anaïz Parfait, chargée de mobilisation pour Greenpeace France. L’augmentation de la teneur en alcool et en sucre due au réchauffement climatique perturbe déjà la complexité aromatique des vins. Si rien n’est fait aujourd’hui, les vignes se déplaceront de 1000 kilomètres au-delà de leur limite traditionnelle d’ici à la fin du siècle.»

Dingue !!!

vendredi 24 juillet 2009

Europe et écologie !

Bilan politique UE/G8/Forum des grandes économies

Union européenne :

Sur les financements : toujours pas de position claire de l’Europe sur le soutien aux PED[1], mais discours de Gordon Brown qui évalue pour la première fois les besoins des PED à 60 milliards d’euros annuels, à mobiliser via des fonds publics et privés. Pas repris par Sarkozy (qui juge que cette carte des financements doit être jouée dans les dernières heures de Copenhague, d’un point de vue tactique), ni Merkel. Mais le débat est lancé. La décision officielle est prévue pour le Sommet des 29 et 30 octobre. Echéance importante pour GP.

● Discussion sur le passage d’un objectif de -20 à -30% de réduction des émissions de l’UE sous présidence suédoise, avant le Sommet de Copenhague. L’UE s’est engagée à passer de -20 à -30% en cas d’un accord satisfaisant à Copenhague. Toute la discussion va porter sur la définition d’un accord satisfaisant, si les Etats-Unis par exemple restent sur un objectif de -4% de leurs émissions de GES….

G8 / Forum des grandes économies :

Sur les financements : rien de concret

Sur les objectifs de réduction des émissions : le G8 a échoué à s’accorder sur des objectifs à 2020 de réduction des émissions des pays industrialisés. Il a seulement validé les objectifs à 2050, en se basant sur la fourchette basse du GIEC : -50% à l’échelle mondiale quand le GIEC recommande -50 à -80%, -80% pour les pays industrialisés quand le GIEC recommande -80 à -95% (sachant que ce scénario ne laisse qu’une chance sur deux de limiter l’augmentation des températures en deça de 2°C).

► De fait le Forum des grandes économies (G8 et grands émergents) a refusé de prendre des engagements de réduction des émissions, attendant de savoir ce que vont faire les pays industrialisés dans les 5-10 ans qui viennent. Pour l’heure, les pays industrialisés proposent une réduction de leurs émissions entre 8 et 14% d’ici à 2020, quand le GIEC recommande -25 à -40%, et que les dernières données scientifiques ont poussé les ONG et les PED à renforcer la demande, actuellement à -40%... On est loin du compte.

Seule avancée : la reconnaissance de la limite des 2°C, par le G8 et les grands émergents. C’est un point d’ancrage pour nos demandes, qui découlent du 2°C….

Que fait la France ?

Sur les financements : la France fait partie des pays qui bloquent l’avancée des discussions européennes sur la question des financements. Parce qu’elle n’a pas d’argent à proposer (quand bien même la loi de programmation militaire prévoit 30 milliards de dépenses annuelles pour la Défense), et parce qu’elle estime qu’il est trop tôt pour parler argent. A l’inverse, la France pousse l’idée d’une taxe d’ajustement aux frontières qui viendrait par exemple pénaliser les produits chinois si la Chine ne s’engageait pas à des actions de réduction de ses émissions… Le bâton sans la carotte.

De manière générale, la France se cache derrière les grands émergents pour justifier de ne pas aller plus loin et confirmer la France et l’Europe dans leur rôle de champion de la lutte contre les CC.

Sur la question des forêts : la position française est particulièrement problématique.

La France veut rouvrir le débat sur le consensus de décembre 2008, qui, sous la pression de la Commission et de l’Allemagne, a exclu d’ouvrir le marché du carbone européen (EU ETS) aux crédits « déforestation évitée » (REDD) avant 2020 (et sous condition). La France souhaite que l’essentiel du financement REDD provienne du marché du carbone (donc de financements privés) dès que possible (2013).

La sémantique du « traité idéal » proposé par les Français pose également problème, réduisant les forêts à des « stocks de carbone forestier » et éludant les questions de biodiversité et droits des populations locales et peuples autochtones.

Une réponse détaillée de Borloo à notre interpellation est attendue incessamment, pour l’instant les explications embarrassées du ministère sont tout sauf convaincantes, mais confirment que la France s’attend à ce que la Suède rouvre le débat au cours de sa présidence



[1] Pays en développement