mardi 30 juin 2009

EN ROUTE POUR COPENHAGUE N°9 : 3 PAS EN AVANT, 3 PAS EN ARRIÈRE !

L’Ecosse montre la voie

Le Parlement écossais vient de voter une loi qui fixe un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays de 42% par rapport à 1990 d’ici 2020 et de 80% d’ici 2050. Après le désarroi international déclenché par les annonces d’objectifs insignifiants du Japon et de la Russie, ce signal positif de la part de l’Ecosse vient redonner un peu d’espoir.

A travers cette annonce ambitieuse, l’Ecosse est le premier pays développé à répondre à la demande des scientifiques et des pays en développement qui veulent que les pays riches assument leur responsabilité pour contenir les émissions mondiales de GES à un niveau qui ne soit pas dangereux (les scientifiques parlent d’un seuil de 2°C à ne pas dépasser par rapport au niveau pré-industriel).

« Au moins, il y a une nation qui est prête à s’imposer des objectifs qui soient cohérents avec la science. L’Ecosse a fait le premier pas pour montrer aux autres que c’est possible. Maintenant, il faut que les autres suivent » expliquait Kim Carstensen, directeur de « Global Climate Initiative » du WWF.

En Ecosse, les politiques de tous les partis ont pris les recommandations des scientifiques au sérieux et ont accepté la législation proposée. Comme l’explique le Dr Richard Nixon, directeur du WWF Ecosse, « l’Ecosse est peut être une petite nation, mais elle a prouvé aujourd’hui qu’elle est prête à se faire entendre. Cette nouvelle loi constitue un modèle sur lequel tous les pays industrialisés devraient prendre exemple. Si l’Ecosse peut montrer ce niveau d’ambition, alors beaucoup d’autres le peuvent ».
La Russie est le plus mauvais élève des négociations sur le climat

Le Japon avait choqué la communauté internationale récemment en ne s’engageant qu’à une baisse de 8% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 1990. Ce qui signifiait une réduction de seulement 1% supplémentaire de ce qui était déjà prévu à Kyoto. Vendredi dernier, la Russie, dernier pays industrialisé à dévoiler son objectif, est également venue voler le titre de la nation industrialisée la moins responsable en annonçant une baisse de 10 à 15% de ses émissions d’ici 2020 par rapport à 1990. En réalité, cette réduction par rapport à 1990 correspond à une hausse de 30% par rapport au niveau actuel.

Les émissions de la Russie avaient en effet constamment diminué depuis 1990, atteignant leur minimum en 1998 (60% par rapport au niveau de 1990). Cette diminution spectaculaire n’était bien sûre pas due à une volonté particulière de s’attaquer au changement climatique mais à la récession consécutive à la fin du bloc soviétique. A partir de cette date et jusqu’en 2008, la Russie a connu une croissance économique de 6 à 7% par an, qui s’accompagnait d’une augmentation des émissions d’environs 1% par an. Ainsi, en 2007, elle avait retrouvé 66% de son niveau d’émissions de 1990.

Que signifie alors l’objectif affiché ? Il signifie que pour atteindre 85 à 90% du niveau de 1990 d’ici à 2020, la Russie, classée parmi les pays industrialisés, devrait accélérer l’augmentation de ses émissions au taux de 2 à 2.5 % par an. Cherchez l’erreur ! La Russie semble avoir mal compris le principe des négociations sur le climat et s’est trompée de direction. Rappelons que les scientifiques préconisent une baisse de 25 à 40% des émissions des pays développés par rapport à 1990 d’ici 2020.

La Russie vient donc d’envoyer un très mauvais signal à la communauté internationale et en particulier aux pays en développement. Il reste encore quelques mois pour que la Russie change de position et prenne ses responsabilités pour mener des négociations vers un accord fort à Copenhague.

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